Question 4 La question des marges des distributeurs
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Question 4 La question des marges des distributeurs
Des personnes ont souligné que dans leurs villes, ADM margeait plus que Carrefour ou d’autres boutiques spécialisées mais privées et non associatives, à cause de la question des économies d’échelle. Je sais qu’il y a des différences entre les villes, mais avez-vous une idée des fourchettes des marges que peuvent se faire différents distributeurs ? Y a-t-il de la grande distribution qui marge plus/ ou moins sous prétexte que c’est du Commerce Equitable ?
Au total, il me semble qu’il n’y a pas systématiquement d’affichage clair de ce que touche effectivement le producteur par produit (sachant que la question de la différence de qualité complexifie cette donnée). J’ai expliqué que la plupart des « impacts » ne tenaient pas seulement au revenu mais étaient qualitatifs… avez-vous néanmoins des éléments de réponse à cette question ?
Au total, il me semble qu’il n’y a pas systématiquement d’affichage clair de ce que touche effectivement le producteur par produit (sachant que la question de la différence de qualité complexifie cette donnée). J’ai expliqué que la plupart des « impacts » ne tenaient pas seulement au revenu mais étaient qualitatifs… avez-vous néanmoins des éléments de réponse à cette question ?
Celine Cravatte- Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 27/02/2007
ou en sont les OCE pour aider à "remonter la filière "
J’ai répondu qu’il y avait débat, et que certaines structures se concentraient sur ce point, mais incapable de donner des exemples concrets ou des mesures prises. Je ne crois pas que ce soit un critères officiel…
De plus, une personne de l’atelier est intervenue en disant que les produits manufacturés (comme le chocolat par exemple) étaient soumis à des droits de douane beaucoup plus élevés, ce qui bloquait la remontée de filière pour d’éventuels producteurs qui voudraient chercher à transformer les produits. C’était le cas d’Union comme l’Union Européenne, où il n’y a pas de droit de douane pour les produits manufacturés à l’intérieur de l’Union, mais des droits élevés pour ceux venant des l’extérieur des frontières de l’Union
Je pensais que le problème de fond de cette question de la remontée de filière était la capacité à disposer du capital et de la technique… comment est-elle débattue dans les différentes filières, si elle est débattue ?
De plus, une personne de l’atelier est intervenue en disant que les produits manufacturés (comme le chocolat par exemple) étaient soumis à des droits de douane beaucoup plus élevés, ce qui bloquait la remontée de filière pour d’éventuels producteurs qui voudraient chercher à transformer les produits. C’était le cas d’Union comme l’Union Européenne, où il n’y a pas de droit de douane pour les produits manufacturés à l’intérieur de l’Union, mais des droits élevés pour ceux venant des l’extérieur des frontières de l’Union
Je pensais que le problème de fond de cette question de la remontée de filière était la capacité à disposer du capital et de la technique… comment est-elle débattue dans les différentes filières, si elle est débattue ?
Celine Cravatte- Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 27/02/2007
Re: Question 4 La question des marges des distributeurs
Merci Céline pour ces questions. J'ai des éléments de réponse mais ce sera plus simple d'en discuter de vive voix car c'est long et pénible de tout faire par écrit sur le forum (et puis j'ai pas le temps !). De manière générale, pour les questions "de fond", qui sont assez complexes, je pense que c'est mieux d'en discuter directement ou de lire les écrits déjà publiés à ce sujet.
Amitiés,
Virginie
Amitiés,
Virginie
Virginie DIAZ PEDREGAL- Nombre de messages : 112
Date d'inscription : 18/02/2007
Re: Question 4 La question des marges des distributeurs
comme virginie, pas le temps de répondre sur le forum mais avec plaisir de vive voix
maintenant que tu es au "printemps" (labo de socio) à st quentin on devrait réussir à se croiser!
maintenant que tu es au "printemps" (labo de socio) à st quentin on devrait réussir à se croiser!
Re: Question 4 La question des marges des distributeurs
Bonjour,
Merci à toutes les deux de vos réponses
je ne sais pas quand je pourrai vous voir en vrai.... d'autant plus que je ne serai malheureusement pas au colloque. je tente un petit coup de fil? Dispo pour un verre dans les 10 jours qui viennent...
Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres fairnessiens,
mais je pense qu'il peut être intéressant d'aborder des questions de fond sur le forum, même si cela prend du temps -et de créer un post spécial- puisqu'on ne se retrouve que finalement que peu fréquemment en séminaire...
L'interêt de notre regroupement réside aussi a mon sens dans une certaine mutualisation des connaissances et expertise, les fameuses externalités positives à propos desquelles j'assomme mes chers terminales... Evidemment, cela ne dispense pas de se lire -dans le détail- les uns les autres.
Pourtant, je pense qu'il pourrait être intéressant de discuter sur des séminaires virtuels (ou chats à heures données pour disucuter un papier) (accès réservés aux membres de fairness) car les remarques de personnes qualifiées sont souvent un moyen efficace de fairer progresser la recherche et la pertinence de nos travaux
De plus, si nous avons collectivement lu sans doute la totalité des publi sur le CE, personne n'a tout lu à lui seul et il est important de se demander mutuellement dans quelle référence il est possible de trouver telle ou telle information. du coup, Virginie, quand tu me conseilles de lire... si je pose la question c'est justement que je ne sais pas ou trouver les infos malgré tout ce que j'ai lu... même si je sais bien que tu me donneras des pistes la prochaine fois qu'on se verra
Enfin, cet échange collectif permettrait peut-être de faire émerger aussi des chantiers de cherche ou d'identifier plus facilement des "trous" dans la littérature
Bref, pour toutes ces raisons, je plaide pour un échange scientifique approfondi aussi dans le cadre de ce forum qui ferait de Fairness aussi un groupe de recherche. Evidemment, cela suppose que tout le monde y consacre du temps; et c'est plus coûteux en temps à l'ordi qu'à l'oral. partagez vous cette vision?
Merci à toutes les deux de vos réponses
je ne sais pas quand je pourrai vous voir en vrai.... d'autant plus que je ne serai malheureusement pas au colloque. je tente un petit coup de fil? Dispo pour un verre dans les 10 jours qui viennent...
Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres fairnessiens,
mais je pense qu'il peut être intéressant d'aborder des questions de fond sur le forum, même si cela prend du temps -et de créer un post spécial- puisqu'on ne se retrouve que finalement que peu fréquemment en séminaire...
L'interêt de notre regroupement réside aussi a mon sens dans une certaine mutualisation des connaissances et expertise, les fameuses externalités positives à propos desquelles j'assomme mes chers terminales... Evidemment, cela ne dispense pas de se lire -dans le détail- les uns les autres.
Pourtant, je pense qu'il pourrait être intéressant de discuter sur des séminaires virtuels (ou chats à heures données pour disucuter un papier) (accès réservés aux membres de fairness) car les remarques de personnes qualifiées sont souvent un moyen efficace de fairer progresser la recherche et la pertinence de nos travaux
De plus, si nous avons collectivement lu sans doute la totalité des publi sur le CE, personne n'a tout lu à lui seul et il est important de se demander mutuellement dans quelle référence il est possible de trouver telle ou telle information. du coup, Virginie, quand tu me conseilles de lire... si je pose la question c'est justement que je ne sais pas ou trouver les infos malgré tout ce que j'ai lu... même si je sais bien que tu me donneras des pistes la prochaine fois qu'on se verra
Enfin, cet échange collectif permettrait peut-être de faire émerger aussi des chantiers de cherche ou d'identifier plus facilement des "trous" dans la littérature
Bref, pour toutes ces raisons, je plaide pour un échange scientifique approfondi aussi dans le cadre de ce forum qui ferait de Fairness aussi un groupe de recherche. Evidemment, cela suppose que tout le monde y consacre du temps; et c'est plus coûteux en temps à l'ordi qu'à l'oral. partagez vous cette vision?
Celine Cravatte- Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 27/02/2007
Re: Question 4 La question des marges des distributeurs
Tu as raison céline
mais il y a un problème d'allocation de temps
difficile de faire des séminaires virtuels, à mon avis mieux vaut se réserver un week end par an fairness où on est dispo à 100%
mais il y a un problème d'allocation de temps
difficile de faire des séminaires virtuels, à mon avis mieux vaut se réserver un week end par an fairness où on est dispo à 100%
marges dsitributeurs
C'est un sujet sensible et très important. je n'ai pas d'info particulière là-dessus sauf dans le rapport d'activité d'Alter Eco. Il est evident, en regardant les prix de café équitable d'une même marque dans des GMS différentes, qu'il y a des stratégies de positionnement derrière. Le développement des MDD équitables est également a prendre en compte.
Le sujet porte plus globalement sur l'effectivité du CE : la formation du prix tout au long des filières et les marges que prennent non seulement les distributeurs mais aussi les importateurs. Ce type de sujet est très rarement traitée dans la littérature en éco ou gestion et quelque soit le type de filière (équitable ou non) parce que l'info est difficile d'accès. L'intérêt de l'équitable est justement que l'on devrait pouvoir accéder à ces infos. Il y a un sujet de recherche a faire là-dessus : l'effectivité du CE en fonction des filières : labellisée versus intégrée. Pour cela il faudrait avoir des sous marins en poste chez les importateurs (Alter Eco, Solidar'Monde, Ethiquable, Lobodis, Méo, Malongo, etc.)
A+, JL
Le sujet porte plus globalement sur l'effectivité du CE : la formation du prix tout au long des filières et les marges que prennent non seulement les distributeurs mais aussi les importateurs. Ce type de sujet est très rarement traitée dans la littérature en éco ou gestion et quelque soit le type de filière (équitable ou non) parce que l'info est difficile d'accès. L'intérêt de l'équitable est justement que l'on devrait pouvoir accéder à ces infos. Il y a un sujet de recherche a faire là-dessus : l'effectivité du CE en fonction des filières : labellisée versus intégrée. Pour cela il faudrait avoir des sous marins en poste chez les importateurs (Alter Eco, Solidar'Monde, Ethiquable, Lobodis, Méo, Malongo, etc.)
A+, JL
Jean louis PERNIN- Nombre de messages : 21
Date d'inscription : 19/02/2007
Re: Question 4 La question des marges des distributeurs
Salut tout le monde,
Je ne suis pas un spécialiste de la question des marges mais j'aborde tout de même cette question dans mon étude comparative des opérateurs de CE en France (Rhône-Alpes), Belgique, Angleterre et Italie.
La première observation est que la plupart des opérateurs n'ont aucun problème à donner leurs marges; attention, il s'agit des acteurs "100% CE", ce qui n'implique donc pas la grande distribution. Bref, il semble y avoir une grande transparence, du moins face à un chercheur.
Je n'ai pas encore tous les résultats mais il semble qu'il y ait une certaine homogénéité dans les pratiques. Du côté des seuls distributeurs (notamment ADM), les marges nettes se situent en général entre 20 et 30% pour l'alimentaire et entre 35 et 45-50% pour l'artisanat et le textile. Pour ce qui est des importateurs, les ventes comme grossistes margent entre x1,5 et x2,5 (brut hors taxes); ceux qui sont également distributeurs détaillants margent entre x2 et x3, voire plus en cas de transformation du produit. Evidemment cela dépend fort du type de produit et de l'éventuelle transformation.
A première vue, je ne vois pas de grande différence de marges en fonction du type d'opérateurs (association, entreprise ou autre). Il y a certaines différences au sein d'une même catégorie de produits ou de canaux de distribution, mais pour l'instant je n'ai pas encore d'explication.
Par rapport à la grande distribution, ça me paraît clair que les énormes différences de volume rendent toute comparaison du seul pourcentage de marge peu pertinentes. Il faudrait plutôt voir le profit total (qui, dans le cas des opérateurs CE que j'ai interrogés, est généralement nul ou du moins très faible, à de rares exceptions près). Et puis, il semble logique que les "contraintes" liées au CE (en termes de prix au producteur mais également de préfinancement ou de formation) soient répercutées au niveau de la marge. De même que les activités de service à la collectivité (sensibilisation, éducation, plaidoyer,...) qui ne sont pas financées par la collectivité.
Enfin, sur les produits équitables en grande distribution, il faut être attentifs. Une étude anglaise a récemment montré que plusieurs chaînes de grande distribution sur-margaient les produits équitables en partant du principe que les consommateurs seraient de toute façon prêts à mettre le prix demandé. Pour éviter ce problème, Oxfam en Belgique a exigé de la grande distribution qu'elle tarifie ses produits ("Oxfam Fair Trade") au même prix que ce qui est demandé dans les magasins du monde. Ceci nécessite bien sûr un pouvoir de négociation important de l'importateur et n'est pas nécessairement tenable à long terme. Mais cela démontre en tout cas que la grande distribution peut faire des concessions importantes à partir du moment où son image est en jeu...
Bref, question à creuser!
Je ne suis pas un spécialiste de la question des marges mais j'aborde tout de même cette question dans mon étude comparative des opérateurs de CE en France (Rhône-Alpes), Belgique, Angleterre et Italie.
La première observation est que la plupart des opérateurs n'ont aucun problème à donner leurs marges; attention, il s'agit des acteurs "100% CE", ce qui n'implique donc pas la grande distribution. Bref, il semble y avoir une grande transparence, du moins face à un chercheur.
Je n'ai pas encore tous les résultats mais il semble qu'il y ait une certaine homogénéité dans les pratiques. Du côté des seuls distributeurs (notamment ADM), les marges nettes se situent en général entre 20 et 30% pour l'alimentaire et entre 35 et 45-50% pour l'artisanat et le textile. Pour ce qui est des importateurs, les ventes comme grossistes margent entre x1,5 et x2,5 (brut hors taxes); ceux qui sont également distributeurs détaillants margent entre x2 et x3, voire plus en cas de transformation du produit. Evidemment cela dépend fort du type de produit et de l'éventuelle transformation.
A première vue, je ne vois pas de grande différence de marges en fonction du type d'opérateurs (association, entreprise ou autre). Il y a certaines différences au sein d'une même catégorie de produits ou de canaux de distribution, mais pour l'instant je n'ai pas encore d'explication.
Par rapport à la grande distribution, ça me paraît clair que les énormes différences de volume rendent toute comparaison du seul pourcentage de marge peu pertinentes. Il faudrait plutôt voir le profit total (qui, dans le cas des opérateurs CE que j'ai interrogés, est généralement nul ou du moins très faible, à de rares exceptions près). Et puis, il semble logique que les "contraintes" liées au CE (en termes de prix au producteur mais également de préfinancement ou de formation) soient répercutées au niveau de la marge. De même que les activités de service à la collectivité (sensibilisation, éducation, plaidoyer,...) qui ne sont pas financées par la collectivité.
Enfin, sur les produits équitables en grande distribution, il faut être attentifs. Une étude anglaise a récemment montré que plusieurs chaînes de grande distribution sur-margaient les produits équitables en partant du principe que les consommateurs seraient de toute façon prêts à mettre le prix demandé. Pour éviter ce problème, Oxfam en Belgique a exigé de la grande distribution qu'elle tarifie ses produits ("Oxfam Fair Trade") au même prix que ce qui est demandé dans les magasins du monde. Ceci nécessite bien sûr un pouvoir de négociation important de l'importateur et n'est pas nécessairement tenable à long terme. Mais cela démontre en tout cas que la grande distribution peut faire des concessions importantes à partir du moment où son image est en jeu...
Bref, question à creuser!
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